Compte rendu

Le stage du samedi 2 juillet 2016 a rassemblé 25 personnes dans la salle du Mont de Couppes au Portel. La journée a été animée  par Patricia Galbrun, professeur de yoga qui enseigne depuis 10 ans dans la lignée de Sri Mahesh. Le thème choisi « Sur les traces d’Henri le Saux » correspond au mémoire qu’elle a écrit sur ce personnage.

La séance s’est organisée autour d’activités complémentaires qui ont progressivement densifié notre expérience : présentation des points essentiels pour une pratique juste, moments de relaxation, récitation du OM, nombreuses postures debout, assis, sur le dos, sur le ventre, en torsion… film sur la vie d’Henri le Saux, échange sur le film, méditation. La pratique a été ponctuée de remarques sur l’anatomie et sur le fonctionnement de notre corps car la compréhension d’une posture passe par le corps. Ainsi Patricia nous a guidés de façon rigoureuse et exigeante et elle a allié le geste à la parole en réalisant certaines postures elle-même pour montrer avec beaucoup de clarté la position juste des parties du corps.

La pratique a été également enrichie de « paroles de sagesse » qui nous ont aidés à préciser nos gestes et à approfondir notre conscience.  Il est devenu plus facile d’entrer dans les postures avec le bon positionnement, la qualité d’attention et d’écoute à ce qui se passe en soi dans le présent. Nous avons ressenti la différence entre « faire » une posture et « être » en yoga, le yoga étant un état de présence et sachant qu’il n’y a pas de posture parfaite mais des postures justes qui respectent ce que le pratiquant « est » dans le moment. Nous avons donc expérimenté le lâchez prise avec humilité et avec le contentement de ce que le corps pouvait faire dans la posture. Nous avons travaillé notre force intérieure,  essayant de sentir en nous l’équilibre où tout est à sa place, au-dedans et au dehors. Nous avons appris à nourrir l’intérieur par l’observation de ce qui se passe ici et maintenant.

L’enseignement de Patricia passe par un langage précis souvent imagé et poétique accompagné de gestes qui rendent la compréhension plus immédiate. Ainsi le mouvement du diaphragme est comparé au mouvement d’une méduse, à sa chorégraphie au plus profond de l’océan, ou bien dans la posture d’enroulement vers l’avant, le corps « se déroule comme une fougère au printemps », ou bien encore « les mots sont autant de radeaux inutiles une fois la rivière traversée », et enfin donnez de l’amour parce que c’est la nature profonde de l’homme, « de même que la myrte exhale son parfum tout simplement, sans volonté ni retenue ».

La découverte de la vie d’Henri le Saux a été un autre moment fort de la journée. C’est un moine bénédictin qui est parti en Inde et qui, tout en restant fidèle à sa foi chrétienne jusqu’à sa mort, a trouvé dans l’hindouisme une voie complémentaire dans sa quête de l’Absolu. Son journal rend compte de son déchirement intérieur profond et de ses souffrances à la recherche, au- delà des religions, de la Vérité et de la non-dualité, l’Advaïta. Par le dépouillement total, l’abandon des liens qui entravaient sa quête spirituelle, il a « pénétré dans la grotte de son cœur » et cheminé vers le « silence des origines », là où, parce qu’il n’y a plus rien, seulement l’attention à la Présence, le Soi peut apparaître. Il est allé à la rencontre de Dieu au fond de lui-même, atteignant le Soi en sa source, le lieu où il n’y a plus de dualité, seulement l’Être éveillé délivré du temps, de l’espace et de l’Ego. Cette vie  mystique dépasse de loin notre propre expérience mais en quelques mots, Patricia a fait le lien avec les enseignements que cela pouvait nous apporter.

 

Merci à Patricia pour cette journée si enrichissante qui laissera des traces dans notre progression.